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Psd: le dernier congrès a réveillé les vieilles querelles

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Le dernier congrès a réveillé les vieilles querelles

Depuis quelque temps, les observateurs de la vie politique assistent avec surprise à des déchirements au sein du Parti social démocrate (Psd). Les opinions s’entrecroisent, montrant un véritable problème de cohésion et une crise de confiance entre les membres. Dans un tel contexte, le fonctionnement du parti révèle des errements des dirigeants qui sont les premiers à entretenir la mésentente.

Le Psd fait face à des tempêtes intérieures de plus en plus dévastatrices pour sa cohésion. Ce mois d’août reste l’un des plus agité pour le parti sans que le pire ne se produise. Du moins pour le moment. Après son congrès extraordinaire au cours duquel les dirigeants ont dissimilé leurs différends, le Psd est plongé dans une turbulence qui est loin d’être jugulée par le président Bruno Amoussou, lui-même au centre des débats portant sur sa gestion et sa vision. Président de cette formation politique depuis le début des années 90 son mandat sans discontinuer reste entaché ces derniers mois par des critiques provenant parfois de ses plus anciens inconditionnels soutiens.

On lui reproche aujourd’hui de régner en maître absolu et sans partage, empêchant d’éventuels dauphins de se mettre sur orbite. Il est aussi critiqué parce qu’il se serait passé maître dans l’art de mettre en compétition ses barons qui s’affrontent ouvertement. A l’opposé, des opinions plutôt favorables au leader socialiste ne manquent pas. Aux yeux de certains militants et barons, Bruno Amoussou est le seul rassembleur capable de garder encore haut le flambeau du parti. Ceux-ci ne voient pas dans son entourage un remplaçant de sa trempe possédant les moyens financiers et l’expérience requise. Même si beaucoup admettent qu’il doit passer le témoin, ils se ravisent lorsqu’ils observent son entourage.

Que de déchirements entre les barons qui chaque jour ou chaque occasion multiplient les discours belliqueux, directement ou l’inverse. Les médias qui en font l’écho savent qu’au sein du bureau politique exécutif national, ce n’est plus la bonne camaraderie entre certains responsables. Pourtant lors du dernier congrès extraordinaire du Psd, ils ont affiché une cohésion. Certainement de façade. Les conditions dans lesquelles le communiqué final a été rédigé et rendu public laisse un goût amer à bien de congressistes. Les non-dits de leurs assises illustrent parfaitement un climat de tension et de rivalité soigneusement entretenue.

Alors que la tenue du congrès extraordinaire devrait provoquer des changements importants dans la vie du parti, il n’en a plus été finalement question. Le président Bruno Amoussou annoncé sur le départ a changé d’avis à la dernière minute. En vérité une personnalité était pressentie pour prendre le témoin à cette occasion, car, le rendez-vous a été convoqué à cet effet. Ce congrès extraordinaire a tout simplement permis de remuer le couteau dans la plaie, puisqu’il a servi de terreau pour que de vieilles querelles resurgissent le lendemain.

Car, les vrais problèmes du Psd tels que : le passage de témoin, la suspicion, les procès d’intention, le clivage entre réformistes et conservateurs, la remise en cause de la tutelle de certains responsables du bureau exécutif par la base ou même d’autres membres dirigeants, la crise de confiance, la désinformation, les campagnes d’intoxication qui alimentaient les conversations avant le congrès sont évoqués aujourd’hui avec une ampleur inquiétante.

En clair, ce congrès extraordinaire était attendu pour apporter des réponses claires à des problèmes urgents. Il n’en a pas été question. En tout cas, il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent, sauf le communiqué final à travers lequel, le Psd a montré ses penchants pour une cohabitation avec le pouvoir de Yayi Boni, habilement habillé sous la formule « le Pds est favorable à toute démarche contribuant à l’apaisement du climat politique. » Cependant, il a réaffirmé son appartenance à l’Union fait la Nation et s’est engagé à la solidifier.

Des positions à priori floues qui ont inspiré des réactions contradictoires des membres du bureau et ont levé le voile sur les indiscrétions de Bruno Amoussou au sujet de ses réelles intentions. Leader politique avéré, les formules prudentes employées dans les conclusions du congrès pour approuver toute initiative du chef de l’Etat pour la décrispation politique lui ressemblent. Le fait qu’il clame son appartenance entière à l’Un n’est que fiction.

 Le Matinal du 25/08/2011



25/08/2011
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