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Après ses déboires avec la justice

Simon-Pierre Adovèlandé à nouveau aux côtés de Yayi

L’ancien Coordonateur national du Millennium challenge account (Mca) Bénin, Simon Pierre Adovèlandé fumerait-il le calumet de la paix avec l’Exécutif et son chef ? En tout cas, accusé dans une affaire de mauvaise gestion, mis aux arrêts et puis libéré après plusieurs mois en prison, il a fait sa première apparition publique au Palais de la Marina, le centre du pouvoir politique au Bénin.

Le vendredi 13 août 2011, contre toute attente les Béninois, ont aperçu sur leur petit écran, l’ancien patron du Mca-Bénin dans le rang des personnalités ayant assisté à la cérémonie de présentation du 3ème rapport annuel du Médiateur de la République au chef de l’Etat. Ils sont également nombreux ces Béninois à s’interroger sur cette présence de Simon-Pierre Adovèlandé dans la salle du peuple du palais de la Marina. Toutes les réponses peuvent être fournies à propos.

Mais ce fait politique ne peut relever du hasard. Président du conseil d’administration du Groupe Betsaleel Building, des accusations de malversations avaient été portées contre l’ex-coordonnateur Mca-Bénin dans un dossier de construction de logements sociaux qui opposait ladite société au Fonds Opep et Shelter Afrique. Arrêté et privé de sa liberté, il sortira de prison près d’un an plus tard sur une décision de la Cour suprême. A l’époque, beaucoup de bruits ont couru à propos de l’implication de l’Exécutif et de son chef dans l’arrestation de Simon Pierre Adovèlandé qui serait un potentiel candidat à la présidentielle. L’homme ne manquait évidemment pas de qualité. Diplômé de la Havard University, bien rodé dans la conduite des Projets/Programmes des institutions internationales basées au Bénin notamment le Pnud, la Banque Mondiale, l’Onudi, l’Acdi, il avait à tout le moins, tout pour être un bon présidentiable.

Le pouvoir n’aurait donc politiquement pas tort de soutenir une action en justice contre lui. Mais suite à sa mise en liberté, il est resté pendant longtemps retranché (même hors du territoire nationale, selon certaines indiscrétions) avant de se montrer au grand jour le 13 août dernier. Plusieurs hypothèses peuvent justifier cette présence au Palais de la République. Soit il fait partie des personnalités amies du Médiateur de la République, soit le président Yayi Boni l’a expressément invité fort de sa dernière visite officielle aux Etats-Unis ou compte tenu des relations très étroites qu’il entretient avec son frère Christian Adovèlandé, président de la Boad. Dans l’un ou l’autre cas, c’est un rapprochement entre l’Exécutif et l’ancien coordonateur du Mca-Bénin qui est en train de se dessiner.

Ce rapprochement initié certainement dans le cadre de la politique de la main tendue du chef de l’Etat pourrait conduire à un abandon de la poursuite judiciaire engagée contre Simon Pierre Adovèlandé. L’autre hypothèse susceptible d’expliquer cette « réconciliation » pourrait être une action de la congrégation religieuse à laquelle appartiennent les deux hommes. L’intervention du lobby évangéliste du Palais de la Marina aurait en effet été très déterminante et efficace pour que la carrière du « frère Simon Pierre » ne sombre.

Le Matinal du 18/08/2011