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Refondation de la République

Mis en ligne ce 08/04/2011,  08:21:54

Refondation de la République

Quelle étoffe pour le premier Ministre de Yayi ?

Le Président Boni Yayi a prêté un deuxième serment hier mercredi 6 avril 2011 à Porto-Novo. A cette occasion, il a annoncé au peuple béninois la nomination d’un premier ministre et la formation d’un gouvernement de large union. Quelle sera l’étoffe de ce premier des ministres qui n’est pas constitutionnellement reconnu au Bénin ?


La promesse de la nomination d’un premier Ministre n’est plus une surprise pour les Béninois. On a en déjà vu par le passé avec le général Mathieu Kérékou en 1996. En ce temps, il avait nommé Me Adrien, Houngbédji à ce poste. Mais selon la Constitution béninoise, le poste de premier ministre n’est pas spécifiquement reconnu. La Constitution reconnaît des ministres qui sont responsable devant le chef de l’Etat et au sein d’un gouvernement. Le système politique béninois ne reconnaît pas de pouvoir spécifique à un premier ministre. L’étoffe du premier ministre annoncé par le Président Boni Yayi ne peut donc se résumé qu’à celle d’un Ministre coordinateur de l’action gouvernementale. Et pour plusieurs Béninois, l’actuel Ministre d’Etat chargé du développement n’en joue pas moins le rôle. Par le passé, Me Adrien Houngbédji avait joué le rôle sous ce titre. Le professeur Albert Tévoédjrè, alors ministre du plan, en avait gardé aussi l’étoffe. Il ne s’agira certainement pas d’un Chef d’Etat bis, mais d’un super ministre qui assure l’intérim  du Chef de l’Etat pour la coordination de l’action gouvernementale pendant que le président peut se consacrer aux relations internationales pures. Dans tous les cas, le premier ministre répond devant son président et non devant la nation béninoise. Car, le peuple n’a pas élu de premier ministre pour gérer l’Exécutif. Lorsqu’il s’agira d’interpeller le Chef du gouvernement, les Béninois interpelleront le président Boni Yayi. Mais lorsqu’il s’agira de poursuite par exemple en cas de faute, la Constitution ne reconnaîtra pas le Premier Ministre, mais le Président élu. Il ne faut donc pas s’attendre à de l’extraordinaire même si le Président arrivait à confier la gestion de tout son gouvernement à un Premier ministre. Et si par mésaventure certains ministres ne venaient pas à se soumettre au Premier ministre comme par le passé dans l’un des gouvernements de Mathieu Kérékou, il reviendra au Chef de l’Etat d’en tirer les conséquences. Car, chaque ministre nommé répondra en cas d’interpellation devant la Haute cour de justice par exemple de ce qu’il aura fait personnellement. Le reste peut se faire à l’interne entre les membres du gouvernement qui ne sont reconnus que comme tels. Puisque, même nommé Premier ministre, ou ministre d’Etat ou premier ministre d’Etat ou super Ministre, il ne pourra jamais porter le titre de Président de la République à aucune cérémonie officielle tant à l’intérieur du Bénin qu’à l’étranger. Attention alors à l’effet de Premier ministre « Kpayo », c’est-à- dire sans prépondérance avérée vis à- vis des autres membres du gouvernement auquel il appartient.

 

Guy Constant Ehoumi



13/04/2011
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