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Michel Adjaka sur le bafouement de la justice dans l'affaire Fbf: Vers un rituel sacrificiel

« Nul n’est assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir », Jean-Jacques ROUSSEAU.
Il est un principe élémentaire que dans un Etat où force reste à la loi, le Gouvernement ne peut pas faire usage de la force publique pour évincer ou vaincre le droit. En clair, le pouvoir exécutif ne peut pas renier la souveraineté de notre Etat en bafouant royalement les décisions du pouvoir judiciaire à l’effet de vénérer une association sportive. Ce faisant, le gouvernement de notre pays assimile la justice, une institution constitutionnelle, à moins qu’une association sportive nationale.

 

Concrètement, la caution du gouvernement à la violation de la décision N°76/PI-PN/2016 rendue le 09 juin 2016 par le tribunal de Porto-Novo est un incident grave et ignoble. Elle me rappelle les vains assauts du Président YAYI en 2007 contre l’exécution des décisions rendues en matière domaniale. La suite tout le monde la connaît, et point n’est besoin d’y revenir. A la décharge du gouvernement, d’aucuns excipent de l’absence du Ministre des Sports au hold-up de ANJORIN et de Me PARAISO pour conclure à la non implication du gouvernement dans ce forfait.

En réalité, la présence du Ministre des Sports ou celle de son représentant importe peu en l’espèce. Ce qui est inquiétant et intolérable, c’est qu’au même moment où le Ministre des Sports s’est absenté, son homologue de l’intérieur s’est empressé d’assurer la sécurisation des lieux du congrès en prêtant ainsi main-forte à la violation de la décision de justice. J’ose croire que la rupture n’est pas synonyme de ruse. On ne peut pas promettre un nouveau départ et le renforcement du pouvoir judiciaire au peuple et avoir des comportements pires que nous dénoncions sous l’ancien régime.

En tout cas, tous ceux qui ont organisé ce forfait et le prétendu bureau élu, répondront de leurs actes devant les juridictions de notre pays, à moins qu’ils aillent se réfugier en Suisse ou au Cameroun, pays de résidence de leurs commanditaires. Le Bénin n’est pas une colonie de la FIFA.

Enfin, on nous présente la FIFA, une association régie par la loi de 1901, comme s’il s’agissait de l’ONU ; et le football est comme un précieux outil de développement pour le compte duquel l’État peut violer sa propre constitution et le Chef de l’État son serment (Lire articles 53, 1er tiret et 59 de la constitution) pour se plier aux injonctions de la FIFA. C’est simplement triste.

Si en début de mandat, le gouvernement dite de la rupture se signale et s’illustre par la violation des décisions de justice ou leur exécution au gré de ses intérêts, il est aisé de deviner ce qu’il en serait d’ici quelques années.
L’histoire ne nous comptera jamais parmi ceux qui, pour des intérêts égoïstes, bâillonnent la République.

En tout état de cause, nous tirerons minutieusement les conséquences de cette profanation du temple judiciaire et y apporterons le rituel sacrificiel approprié afin que force reste à la loi.

Par Michel Adjaka



13/06/2016
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