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Crise à la Fbf: Un labyrinthe sans précédent

Crise à la Fbf

Un labyrinthe sans précédent

Depuis décembre 2010, la famille du football du Bénin est divisée. Une crise secoue cette Fédération suite à la démission de 12 membres sur 15 du bureau exécutif. Ainsi, deux camps antagonistes se livrent une guerre au sein de cette Fédération. Il s’agit de la Fédération béninoise de football conduite par le président Anjorin Moucharafou et reconnue par la Fifa et celle de Victorien Attolou non reconnue par la Fifa mais reconnue par les juridictions béninoises.

Lundi 20 décembre 2010 aux environs de 11 heures, une information commence par passer en bande défilante sur une chaîne de Télévision de la place et annonce un séisme à la Fédération béninoise de football. Une information qui sera confirmée dans l’après-midi de ce lundi à la faveur d’une conférence de presse. Ainsi, 12 membres des 15 du bureau exécutif conduit par le président Anjorin Moucharafou en plus du président de la Ligue du football professionnel démissionnent. Il s’agit de Sylvain Lawson, premier Vice président, de Malick Seibou Gomina, Deuxième Vice président, de Magloire Oké, Quatrième Vice président, Jean-Marie Adignon, Cinquième Vice président, Peguy Kassa, Sixième Vice président, Sébastien Ajavon, Marouf Adechokan, Félix Côme d’Oliveira, Violette Djidjoho, Victorien Attolou, Maurice Zanda et Rock Ajavon, tous membres. Dans leur lettre de démission, ils déplorent que la Fbf se trouve comme une caisse de résonnance, que les engagements ne sont pas respectés, le retrait du point financier de la Fbf pour les exercices 2009 et 2010, le non respect des décisions prises par le Comité exécutif. En un mot, ils dénoncent la gestion solitaire du président Anjorin Moucharafou.


(Lire les lettres de démission)

Cotonou le 20 décembre 2010

Le Collectif des membres du Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football

AU

Président du Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football du BENIN (FBF)

PORTO NOVO

Monsieur le Président,

Nous venons par ce courrier vous présenter notre démission collective du Comité exécutif de la Fédération Béninoise de Football.

En effet, depuis le renouvellement de ,votre mandat en août 2009 et votre élection en qualité de Président du bureau exécutif, force nous est de constater l’impossibilité d’un exercice serein de notre mission aux côtés d’un président pour lequel nous ne pouvons plus accorder notre confiance ..

Nous avons cherché à œuvrer pour le football béninois dans un esprit constructif et vigilant, mais, la réalité est que Monsieur le Président Moucharaf ANJORIN, vous avez une volonté tenace de gérer de façon solitaire. Le Comité exécutif se retrouve être une caisse de résonance de décisions prises sans concertation. Les bases minimales de réforme sur lesquelles nous nous étions tous engagés lors de notre élection ne sont pas respectées. La représentativité de la FBF dans les instances dirigeantes du Football au niveau régional et mondial est décidée unilatéralement par vous.

Par ailleurs, une institution à gérer implique des comptes à rendre et nous pouvons citer quelques uns de nos griefs par rapport à votre gestion solitaire :

- le point financier de la FBF pour les exercices 2009 et 2010, ont dû être retirés des points de l’ordre du jour de L’assemblée Générale du 15 décembre 2010, suite à une note du Commissaire aux Comptes informant de la non exhaustivité des éléments patrimoniaux dont vous avez connaissance pour avoir pendant tant d’années piloté la plus haute instance du football au Bénin.

- la FBF ne dispose pas d’un bilan financier validé par l’assemblée générale pour l’exercice 2008.

- le Budget 2011, qui nous a été présenté en retard, au cours d’une session du Comité Exécutif est en totale contradiction avec les éléments financiers déjà exécutés pour 2010, de sorte que sa validation par l’Assemblée Générale a été différée et programmée pour une session prochaine.

- les décisions relevant statutairement du Comité exécutif sont régulièrement prises unilatéralement par le Président sous le couvert que ce mode de fonctionnement est à l’identique de celui pratiqué à la CAF.

- Alors même que des décisions sont prises par le Comité Exécutif, le Président choisit délibérément de passer outre ou même de les modifier à sa guise, sous prétexte que les membres du Comité Exécutif sont des collaborateurs qui ne sauraient lui en imposer.

Toutes ces violations, cette gestion solitaire et ces usurpations de prérogatives ont induit un dysfonctionnement avéré et dangereux au sein du Comité Exécutif au moment ou des enjeux de la plus haute importance sont à relever.

La situation que nous vivons est exceptionnelle et a appelé de notre part une décision exceptionnelle. Nous ne pouvons continuer notre mission au sein du comité exécutif dans lequel nous jouons des rôles de figurants.

Concrètement, notre démission massive ouvre la voie à une période transitoire avant la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire ; conformément aux statuts de la Fédération Béninoise de Football, adoptés le 23 novembre 2010 ; pour la mise en place et un renouvellement en profondeur des instances du football béninois.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, nos salutations sportives


Mesdames,Messieurs, Amis du cuir rond ...

Je vous remercie d’avoir répondu présent à mon invitation de ce jour. Cette disponibilité que vous manifestez ainsi me va droit au cœur.

Je suis intimement convaincu que l’engouement du peuple béninois pour le football et le potentiel qu’offre la jeunesse béninoise constitue un atout considérable pour le développement du football au Bénin.

Cette conviction m’a conduit à m’investir personnellement et à devenir l’un des principaux acteurs de cette construction.

J’y ai, par conséquent, consacré du temps et de l’énergie. J’ai apporté dans la mesure du possible, les moyens financiers -nécessaires au développement espéré.

Mais force est de constater que, certains responsables du football béninois, notamment le

Président de la Fédération Béninoise de Football, Moucharaf ANJORIN ; ne partagent pas la conviction qui est la mienne et ne cessent d’empêcher, par tous les moyens, la mise en application des actions nécessaires à la dynamique devant permettre au football béninois de se développer.

La gestion du Comité Exécutif organe de direction du Football au Bénin est solitaire. Les objectifs de développement du Football, par la mise en œuvre de mesures hardies’ visant à le redynamiser ne sont pas des ambitions partagées.

Où allons nous, lorsque certains, visent uniquement leur développement personnel au détriment des intérêts d’une nation, de la jeunesse, et de milliers de passionnés du cuir rond ?

J’y ai cru, je m’y suis investi, à présent, j’ai décidé, après mûres réflexions, de démissionner, de la Présidence de la Ligue de Football Professionnel du Bénin et du Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football.

Je reste et demeure un partenaire passionné du football.

Ma démission n’entame en rien mon engagement personnel à œuvrer pour l’émergence d’un Football de qualité au Bénin. Le championnat national continuera à agrémenter nos fins de semaine et à mettre en jambe nos joueurs nationaux.

Je tiens à rassurer notre sponsor officiel MOOV, de la continuité des activités de la Ligue Professionnelle de Football du Bénin. Je profite de cette occasion pour les remercier de nous avoir accompagnés dans cette nouvelle expérience.

J’ai l’espoir que le football finira par triompher et je souhaite bonne chance à ceux qui poursuivent l’action.

Je vous remercie

Sébastien Ajavon


La réaction du président Anjorin Moucharafou

Alors qu’il était au Caire pour une mission de la Fbf au moment de la démission des 12 membres de son bureau exécutif, le président Anjorin Moucharafou a aussitôt saisi la Fifa et la Caf des difficultés que connaît l’instance dont il est le premier responsable. Ainsi, la Fifa a envoyé une correspondance dans laquelle elle stipule qu’elle diligentera une mission conjointe Caf/Fifa afin d’écouter les différentes parties en conflit. Rentré au pays, avec les deux autres membres (Augustin Ahouanvoebla, Troisième Vice président et Bertin Agonkan, Membre) non démissionnaires, il a coopté d’autres membres pour remplacer ceux démissionnaires. De là commence la guerre de l’interprétation des textes adoptés en novembre 2010 et qui régissent la Fédération béninoise de football. Pour les uns, la cooptation est contraire aux textes puisque suite à la démission de 12 membres implique la dissolution du bureau et il faut alors se conformer aux dispositions des articles 36.1 ; 40b et 41. Pour les autres, leur démission implique une vacance de postes qu’il faille pourvoir.

Pour éviter d’éventuels troubles au siège de la Fbf qui est disputé par les deux parties, le ministre de la jeunesse, des sports et des loisirs d’alors, Modeste Kérékou a demandé la mise sous surveillance policière de la Maison du Football à Porto-Novo. La Fifa réagit aussitôt et dénonce une probable immixtion de l’Exécutif dans la gestion du football. Ainsi, le siège a été ouvert au camp Anjorin.

La mission Caf/Fifa au Bénin

Conformément à sa volonté d’écouter les deux parties par rapport aux difficultés que connaît la Fédération béninoise de football, une mission Caf/Fifa a été dépêchée au Bénin les 27 et 28 janvier 2011. Elle est composée d’Iya Mohamed, président de la Fédération camerounaise de football et membre de la Fifa (Chef de délégation), Prosper Abega, membre de la Commission juridique de la Fifa et Conseiller spécial juridique du président de la Caf, Issa Hayatou et Primo Corvaro, membre de la Commission des Associations à la Fifa. Au terme de la mission, ils ont donné une conférence de presse pour faire le point des rencontres après avoir écouté les deux parties. Autour d’eux, étaient assis le président Anjorin Moucharafou et les membres cooptés. La mission a promis rendre compte à la Fifa qui va statuer début mars à l’issue de l’Assemblée générale des Associations.

L’élection de Victorien Attolou, président de la Fbf

Suite à la démission des 12 membres, le processus devant aboutir à l’installation d’un nouveau bureau exécutif prévu par les statuts suivait son cours malgré les tentatives des membres de la mission conjointe Caf/Fifa de les en empêcher. Bernard Hounnouvi à qui les textes donnent les prérogatives de conduire les affaires courantes de l’instance pour une durée de deux mois (60 jours) afin d’organiser de nouvelles élections est resté fidèle. Ainsi, après l’appel à candidatures, c’est la Liste Renaissance de football conduite par Victorien Attolou a été la seule en compétition pour l’élection du 4 février 2011. Au cours de cette Assemblée générale élective organisée conformément aux articles 24 ; 26 ; 36.1 et 41 des textes de la Fbf, la liste Renaissance de football de Victorien Attolou a été plébiscité avec 37 oui, sur les 37 votants, 00 Abstention et 00 Non.

La reprise timide du championnat

Indigné par le comportement de la mission conjointe Caf/Fifa, le Collectif des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 est monté au créneau pour demander à la Ligue du football professionnel, l’arrêt du championnat professionnel en attendant l’élection du 4 février 2011. Le Collectif a de mandé de nouveau à la Ligue du football professionnel la reprise du championnat professionnel. Une reprise qui a été perturbée au stade René Pleven. La Fédération d’Anjorin Moucharafou organisait le même jour les rencontres de la coupe de la Fédération. Ce fut un cafouillage.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Collectif des Clubs des Ligues 1 et 2 de Football Professionnel a le plaisir d’informer le public sportif, de sa décision de reprendre le championnat de Football Professionnel, au terme de sa réunion du Jeudi 16 juin 2011.

Après une 1ère suspension due à la crise de la Fédération Béninoise de Football, le championnat de Football Professionnel avait précédemment repris le samedi 9 Avril 2011 au titre de la 17ème journée en Ligue 1 et de la 15ème journée en Ligue 2, sur toute l’étendue du territoire national. Malheureusement cette reprise avait été émaillée d’incidents graves au stade René Pleven de Cotonou où le déroulement des matchs programmés avait été empêché ; reprise marquée aussi par la sanction massive des arbitres ayant officié cette journée du championnat. Face à la persistance de la crise de la Fédération Béninoise de Football, aggravée par les ratés de l’organisation de l’Assemblée Générale extraordinaire du 15Avril 2011 à Porto-Novo, les clubs avaient opté pour une nouvelle suspension de leur participation à la compétition. A présent, suite à l’examen, en toute responsabilité, des conséquences de cette situation sur la carrière de nos joueurs et tous autres aspects socio-économiques du développement du Football Professionnel, le Collectif des Clubs a décidé de lever cette suspension, afin que se poursuive l’heureuse aventure du Football Professionnel dans notre pays, avec la participation de tous les clubs de la Ligue 1 et de la Ligue 2.

Toutefois, le Collectif voudrait prier Monsieur le Ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs de bien vouloir user de son pouvoir pour un dénouement rapide de cette crise du Football béninois, qui n’a que trop duré ! Vive le Football Professionnel au Bénin !

Cotonou, le 16 Juin 2011

La décision de la Fifa

Le 3 mars 2011, au soir de l’Assemblée générale des Associations, les membres ont étudié le cas du Bénin. Dans sa décision, la Fifa demande à la Fédération béninoise de football conduite par Anjorin Moucharafou de convoquer une Assemblée générale extraordinaire pour reconnaître ou non les membres cooptés par le président Anjorin Moucharafou. Dans cette décision, la Fifa a mis un accent sur la constitution du corps électoral. Il s’agit des 51 délégués qui avaient élu en août 2009 la liste Espérance, conduite par le président Anjorin Moucharafou.

Une Assemblée générale organisée sur fond de tension et de protestation

Sur demande de la Fifa, l’Assemblée générale extraordinaire qui devrait accepter ou non les membres cooptés quand bien même cela n’existe nulle part dans les textes de la Fbf a été prévue pour se tenir le 15 avril 2011. Une assemblée sur fond de contestation puisque le camp du président Victorien Attolou avait dénoncé la politique d’exclusion qui a cours pour ce qui est de l’organisation. En plus, le camp Attolou avait également dénoncé la sélection qu’il y a eue dans la convocation des Délégués. Selon eux, Quentin Didavi, nommé par Anjorin en violation des textes n’est pas habilité à convoquer l’Assemblée générale qui va reconnaître ou non les membres qui vont probablement l’élire.

(Lire le film d’une Assemblée controversée et la réaction du Collectif des clubs)

Le film d’une Assemblée générale extraordinaire controversée

Sur demande de la Fifa et suite à sa décision du 3 mars dernier relative à la crise qui secoue la Fédération béninoise de football depuis le 20 décembre dernier, l’Assemblée générale extraordinaire d’acceptation ou non des membres cooptés par le président Anjorin Moucharafou a eu lieu vendredi dernier sur fond de contestation et de vives tensions. Le Collectif des clubs dénonce un hold-up.

Vendredi 15 avril 2011 aux environs de 7h 25’, nous sommes devant le siège de la Fédération béninoise de football à Djassin (Porto-Novo). Sur l’esplanade au dehors, deux pick-up et bus de patrouille de la Police nationale alignés. A l’intérieur, une horde d’hommes en uniforme armée jusqu’aux dents et minutieusement positionnée le long de la clôture attendent dans un silence peu ordinaire.

07h30’ : Un cortège de quatre mini-bus venus de Cotonou s’immobilise de l’autre côté opposé de la voie pavée passant devant le siège de la fédération béninoise de football. C’étaient les 33 Délégués du camp Attolou. A leur arrivée, ils se sont dirigés vers le portail principal du siège de la Fédération béninoise de football. En voulant faire irruption dans l’enceinte de la Fbf, ils ont été interdits d’accès par des Policiers et des Gendarmes mis en place. On leur a demandé leur badge d’accès. Ce qu’ils n’ont pas puisque le camp Anjorin ne voulait pas attendre d’eux à cette Assemblée générale.

8h34’ : Un appel au regroupement du camp Attolou. Après quelques minutes de concertation, les 33 délégués se sont positionnés devant l’entrée principale de la Fbf.

9h28’ : Arrivée d’un mini bus en provenance de Cotonou. A l’intérieur, des hommes et des femmes de jaune vêtu font leur descente. En haut du mini bus, on aperçoit des tambours et autres instruments pour donner de la voix. Il s’agit des supporters de l’Union national des supporters (Unas). Juste après leur mise en place, ils ont commencé par donner de la voix en rendant ainsi les lieux plus bruyants.

10h01’ : Arrivée du président Anjorin Moucharafou. Juste à sa descente, il s’est dirigé vers l’entrée principale de la Fbf. Mais, il n’a pas pu avoir accès puisque les 33 délégués du camp Attolou s’impatientaient pour retirer leur badge. Il s’est retiré quelques instants, le temps de passer des appels téléphoniques. Finalement, il est rentré dans le siège de la Fbf.

10h19’ : Un véhicule deux portières avec une immatriculation de la Police nationale s’immobilise devant le siège de la Fbf. Deux hommes en uniforme firent leur descente. Il s’agit du Commissaire Central de la Ville de Porto-Novo, Prince Mouftaou Aledji et du Commandant du Corps urbain de la Ville de Porto-Novo.

10h30’ : Un cortège d’une longue file de véhicules s’installe en pleine chaussée devant le siège de la Fbf. C’étaient les membres cooptés accompagnés de leurs délégués. Ils veulent forcer le passage afin d’avoir accès à la cour du siège. La tension monte d’un cran. Le camp Attolou s’interpose et clame que tant qu’ils n’auront pas leur badge, qu’ils ne vont pas laisser les autres rentrer dans l’enceinte de la Fédération. Les positions sont tranchées, le mercure monte de part et d’autres. En bon stratège, le Commissaire central a pu calmer les ardeurs en interdisant aussi au camp Anjorin d’avoir accès au siège de la Fébéfoot tant que le problème des badges des autres n’ait pas réglé. Ce qui ravive davantage la tension.

10h45’ : Arrivée de la délégation du ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs. Cette délégation est composée de la Conseillère technique aux sports, Cristelle Houndonougbo, de l’Assistant du ministre, du Directeur des sports d’élite, Amadou Madjidou et du Secrétaire général du ministère, Martin Lougbégnon. A leur arrivée, ils ont accédé facilement dans l’enceinte de la Fédération. Ils ont été accompagnés par le président Anjorin Moucharafou.

11h10’ : Le camp Anjorin s’est retiré. Le cortège de véhicules s’ébranle pour s’immobiliser devant un Hôtel situé à 1,5 Km du siège de la Fbf en quittant Cotonou.

11h33’ : Une scène insolite se déroule de

vant l’Hôtel qui abrite le Quartier général du camp Anjorin. Ange Chadaré du Racing club de Natitingou et Crépin Capo-Chichi ont été pris à partie par de vils individus à l’entrée de l’Hôtel alors qu’ils étaient allés chercher leur badge et leur invitation. Ange Chadaré a été sérieusement bastonné, son habit complètement déchiré, ces documents pillés, son portefeuille soutiré avec une somme de 30.000 fcfa. Quant à Crépin Capo-Chichi, il a essuyé des coups de poings de la part de " Gros bras " positionnés devant l’Hôtel.

11h33’-13h : une accalmie relative s’installe en dehors du groupe de supporters de l’Unas qui continue d’animer les lieux. Anjorin Moucharafou et la délégation du ministère des sports étaient à l’intérieur du siège. Rien n’a filtré des discussions.

13h00’ : Le président ressort du siège pour y revenir cinq minutes après.

13h06’ : Le Commissaire central de la Ville de Porto-Novo rappelle le camp Attolou en lui demandant de céder le passage aux émissaires de la Fifa qui ne vont pas tarder à venir. Ce qui a été respecté aussitôt.

13h11’ : A l’aide d’un éclaireur de la Police nationale, le véhicule de couleur noir du président Anjorin Moucharafou fait irruption dans l’enceinte du siège de la Fédération. A l’intérieur, outre le chauffeur du véhicule s’y trouvait Primo Corvaro, représentant de la Fifa, membre des associations affiliées à l’institution. Ensuite, Maître Prosper Abega, membre de la Commission juridique Caf/Fifa et Conseiller spécial du président de la Caf, Issa Hayatou. Ils ont rejoint à l’intérieur de la salle la délégation du ministère des sports et le président Anjorin Moucharafou.

14h36’ : Retrait de la délégation ministérielle après une discussion de plus d’une heure avec les émissaires de la Fifa et le président Anjorin Moucharafou. Ils n’ont pas fait de déclaration à leur sortie. La tension monte à nouveau après leur départ. Mais, très tôt, le Commissaire Central Prince Aledji Mouftaou s’est rapproché du groupe afin de calmer les esprits. Soudain, il leur apporte une nouvelle. Une bonne nouvelle certainement puisque juste après son retour, la joie refait surface sur les visages. Il s’agit d’une concertation demandée par les émissaires de la Fifa.

14h40’ : Ismaël Adeothy, président du Collectif des clubs de D1 et D2 et président de Soleil Fc, Magloire Oké, président de l’Union sportive de Sèmè Kraké sont désignés pour rencontrer les émissaires de la Fifa.

14h49’ : Le président Anjorin Moucharafou passe plus d’une demi-heure au téléphone dans la cour de la Fédération.

De petits groupes d’hommes en uniformes se forment aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du siège de la fédé. Pendant ce temps, Anjorin Moucharafou s’entretient avec les agents de Police positionnés sur le balcon de la Fédération.

16h14’ : Ismaël Adeothy et Magloire Oké sont sortis de la séance de concertation. Tous les regards sont tournés vers les deux envoyés. Magloire Oké fait le point des deux heures de concertation avec les émissaires de la Fifa. " La Fifa veut que l’Assemblée générale ait lieu et après, Anjorin va nous tendre la main. J’ai bien dit à Monsieur Corvaro que les clubs n’ont pas reçu leurs invitations et leur badge. Maître Prosper Abega a répondu que le président Anjorin lui a montré la réponse aux convocations et je lui ai dit, moi Magloire Oké, je suis le président de l’Uss Kraké et je n’en ai pas reçu. Mais il m’a dit que c’est une partie de droit. Et je lui ai répondu ceci : en tant que Juriste de haut niveau, vous pensez que c’est possible ? Il m’a répondu que c’est un cas pratique… ". Les 33 délégués y ont opposé un refus catégorique et ont commencé par menacer.

17h00’ : Me Georges d’Almeida, Porte-parole des 33 délégués fait une déclaration.

" La Fifa est venue organiser un coup de force au Bénin.

L’heure est grave et j’en appelle à la responsabilité de chacun de nous. Nous avons exigé à Monsieur Corvaro de reconnaître par écrit que c’est lui-même qui nous a empêché de participer à cette Assemblée générale et il a refusé… ".

17h10’ : Le Commissaire Prince Aledji rappelle au camp Attolou qu’il a reçu des ordres d’en haut pour les faire déguerpir de force. Mais, par respect pour eux puisqu’ils sont des responsables, ils n’ont qu’à vider les lieux dans la discipline. Ce qu’ils ont fait sans piper mot.

17h15’ : Le cortège du camp Anjorin s’ébranla à nouveau de leur Quartier général (l’Hôtel) pour s’immobiliser dans la cour du siège de la Fédération. Dans les véhicules se trouvaient les membres cooptés accompagnés de quelques inconnus du milieu du football au Bénin. Ils ont maintenant carte blanche pour accéder à l’intérieur du bâtiment.

17h30’ : Dehors, à l’entrée, des journalistes sont éconduits malgré la présentation de leur carte des Professionnels des Médias délivrée par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la Communication (Haac). Ils sont menacés par des policiers qui s’impatientent de les mater. Le journaliste chargé de remettre les badges aux Confrères s’y est opposé et estime qu’ils ne font pas partie de ceux qui sont habiletés à prendre part à l’Assemblée générale.

18h05’ : Démarrage de l’Assemblée générale sous la supervision des émissaires de la Fifa (Primo Corvaro et Prosper Abega).

18h12’ : Mot introductif du président Anjorin Moucharafou. Il déclare que le quorum est atteint et que la majorité qualifiée des 27 membres est présente dans la salle pour prendre part au vote.

18h20’ : Le vote proprement dit. Il fallait prendre deux bulletins " Oui et Non " et choisir un.

18h30 : Pas de décompte final. On proclame le vote terminé. Ainsi, les membres cooptés par le président sont reconnus par la Fifa.

18h35’ : Pas de discours de fin. Primo Corvaro n’a pas félicité non plus le président Anjorin Moucharafou ni les membres cooptés.

19h00 : L’Assemblée générale prend fin dans la tristesse malgré les cris de joie de quelques individus placés devant le siège.

Le Collectif des clubs dénonce un hold-up

24 heures après l’Assemblée générale extraordinaire d’acceptation ou non des membres cooptés par le président Anjorin Moucharafou et qui s’est soldée par le renvoi du camp Attolou de prendre part aux travaux, le Collectif des clubs de D1 et D2 a donné une conférence de presse pour dénoncer le hold-up orchestré par le camp Anjorin.

" La jeunesse béninoise a été victime d’un complot international dans le domaine du football. Hier, nous avons vécu presque un enfer. Des présidents de clubs ont été interdits d’accès au siège de la Fédération béninoise de football afin de prendre part à une Assemblée générale ". Ainsi, s’est désolé samedi dernier, Bernard Hounnouvi, Directeur exécutif de la Fédération béninoise de football dans la salle Gani du Novotel Orisha de Cotonou. Pour lui, non seulement cette Assemblée générale a été convoquée par quelqu’un qui n’a pas la compétence mais aussi au cours de laquelle on a forcé le quorum. " Il y a eu des délégués fictifs qui ont pris part à cette mascarade d’Assemblée générale ", a-t-il déploré. Pour Rémi Dayato, Secrétaire général de Dynamo d’Abomey, cette Assemblée générale a connu de nombreuses irrégularités dont la forme de la convocation. " Cette Assemblée générale a été convoquée par Quentin Didavi se prévalant de son titre de Directeur exécutif et ceci par voie de presse… ", la demande de paiement de cotisation par des clubs dans un compte fictif, la réception des convocations qui ne répond pas à l’article 29.3, les mandats fictifs émis et la révocation de certaines ligues régionales. " Ce qui s’est passé vendredi dernier à Porto-Novo, c’est du jamais vu et c’est triste pour le football béninois " a renchérit Magloire Oké. " Mes employés ont été mandatés à mon insu alors que c’est moi le président de Soleil Fc ", s’est indigné Ismaël Adeothy, Président du Collectif des clubs de D1 et D2 et de Soleil Fc. " Des gens ont fait preuve d’usurpation de titre et ils seront poursuivis. Pour le moment, nous suspendons les championnats de D1 et D2 jusqu’à nouvel ordre ", a conclu Bernard Hounnouvi.

La réaction du ministre Modeste Kérékou

Saisi des irrégularités qui ont entaché l’Assemblée générale extraordinaire du 15 avril à la Fbf, le ministre des sports a fait un point de presse afin d’appeler les différents acteurs au calme et réaffirmer sa neutralité par rapport à cette Ag lorsqu’on sait que les représentants du ministère des sports avaient claqué la porte avant la tenue de cette Ag. Ensuite, dans une correspondance adressée au président Anjorin Moucharafou, le ministre Modeste Kérékou exige les documents procéduraux qui ont abouti à l’organisation de cette Assemblée générale extraordinaire. Dans cette correspondance, il annule cette Ag et exige sa reprise.

Les Clubs dans les rues

La reconnaissance du bureau d’Anjorin Moucharafou et de ses membres cooptés par la Fifa et la Caf a sorti les acteurs du football de leur réserve. Ainsi, des marches pacifiques ont été organisées dans les rues de Cotonou et de Parakou. Le collectif des clubs du Nord exige le retour du club des Cavaliers de Nikki qui est devenu Jeunesse athlétique du Plateau (Ouémé) dans le giron des clubs du septentrion. Ils ont également annoncé leur retrait de toutes les compétitions de la Fbf tant que c’est le président Anjorin Moucharafou qui va rester à la tête de l’institution. Dans le Sud du pays et plus précisément à Cotonou, le Collectif des clubs a battu le macadam pour se faire entendre par les ministères de la Jeunesse, des sports et des loisirs ; de l’intérieur et le ministère chargé du plan et de la prospective. Dans leurs motions respectives, ils ont déploré la politique d’exclusion orchestrée lors de l’Assemblée extraordinaire du 15 avril dernier et les emplois menacés. Ils ont aussi demandé la reprise du championnat professionnel.

Anjorin Moucharafou suspend une cinquantaine d’arbitres

Après avoir reçu les félicitations de la Caf et de la Fifa, le président Anjorin Moucharafou prend la décision de suspendre une cinquantaine d’arbitres. Il leur reproche d’avoir accepté participé à une séance de formation organisée par la Fédération du président Victorien Attolou pour la reprise du championnat professionnel.

La réaction du front des jeunes pour la refondation

A la faveur d’une conférence de presse, les jeunes du Front des jeunes pour la refondation (Fjr) sont montés au créneau pour dénoncer un certain nombre de choses qui empêchent le ballon de rouler au Bénin. Soumanou El Farouk, Frédéric Behanzin, Christophe Vignigbé, Fred Houenou, Arnaud Tehou et consorts ont condamné le non respect de la tutelle par le président Anjorin Moucharafou. Pour ces jeunes mouvanciers, le président Anjorin Moucharafou n’est pas un militant des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). " Anjorin Moucharafou n’est pas Fbce ", a déclaré Soumanou El Farouk. " Nous avons du sang à donner, de la sueur à donner pour ne pas laisser la situation pourrir. L’autorité de l’Etat doit être restaurée ", a insisté Fred Houenou. "J’invite le président Anjorin Moucharafou à respecter les injonctions du ministre Modeste Kérékou ", a ajouté Arnaud Tehou. Et pour Frédéric Behanzin, " Le Bénin est malade. Oui, acceptons-le. Il est malade de ses dirigeants intellectuels ".

Deux Fédérations, deux Ligues, deux championnats

De deux Fédérations béninoises de football, on est passé à deux Ligues de football professionnel. Il s’agit de la Ligue de football dirigée par l’ex président Sébastien Ajavon et de la Ligue de football professionnel dirigée par le président Valère Glèlè nommé par le président Anjorin Moucharafou. Une nomination qui avait suscité la réaction du Conseil de gestion qui, à travers un communiqué de presse a dénoncé cette nomination qu’il estime contraire aux textes qui régissent la Fédération béninoise de football. Il faut aussi rappeler que le président Anjorin Moucharafou a retiré de l’ancienne Ligue la Convention de gestion. Donc, le Bénin dispose désormais de deux Ligues. L’une à son siège à Vodjè et l’autre à Kouhounou.

L’existence de deux Ligues implique aussi l’organisation de deux championnats. Ainsi, la Moovligue arrêtée par le Collectif des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 avait annoncé sa reprise pour le week-end du 9 et 10 juillet dernier pendant que Gloligue avait prévu son démarrage pour le week-end du 16 et 17 juillet passé.

Pour éviter de probables troubles à l’ordre public, le ministre des sports, Didier Akplogan a pris la décision de fermer tous les stades et de ne les ouvrir à aucun des deux camps tant que la crise ne soit réglée. Donc, le ballon a cessé de rouler au Bénin.

Tous les regards tournés vers le Tas

Saisi par le camp Attolou pour ingérence de la Fifa dans les affaires du football béninois et pour non respect des textes qui régissent la Fédération béninoise de football, le Tribunal arbitral du sport (Tas) reste le seul recours dans cette crise que traverse le football béninois. Dans une correspondance adressée aux parties en conflit sur le choix de la date du procès, le Tas se réserve le droit de choisir entre le 26 ou le 29 proposées respectivement par le camp Attolou et par la Fifa. Une chose est sûre, la décision du Tas est attendue au plus tard à la fin de ce mois. Et, dans les deux camps de même qu’au ministère des sports, on n’attend que cette décision pour être situé par rapport à la crise. Une décision qui pourrait ébaucher une porte de sortie.


Fraternité du 19-07-2011



20/07/2011
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