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Mes parents, loin d’être le lieu de mon refuge

Les parents et nous étions heureux et vivions tous dans une atmosphère conviviale quand depuis un an, de graves problèmes d’incompréhension ont surgi dans le foyer : notre père et notre mère n’avaient plus beaucoup de points communs, et ils se parlaient très peu sauf pour se disputer. Nous, les enfants étions là, et pourtant ils ont émis un projet de divorce. Notre père était devenu un éthylique. Il nous négligeait et se disputait constamment avec notre mère. Ces sévices à notre égard, la violence conjugale qui était un rituel quotidien, l’alcoolisme et d’autres difficultés accablantes nous ont privés du bonheur familial. Et nous vivions littéralement accablés à cause de ces problèmes de nos parents qui, d’un côté se traitaient avec froideur et indifférence, et de l’autre avaient des disputes qui se terminaient souvent en querelles violentes. La flamme de l’amour conjugal, de la fidélité et du renoncement a déserté le foyer.   

Pour moi personnellement, et étant en position de faiblesse, ce foyer était loin d’être mon refuge depuis que nos parents ont légalisé leur divorce.

Ils vivent désormais chacun de son côté, arrogants, orgueilleux, désobéissants à l’égard de leurs enfants, sans fidélité et sans affection naturelle, sans esprit d’entente et sans maitrise d’eux-mêmes, sans amour parental, calomniateurs, gonflés d’orgueil et amis des intérêts égoïstes. Que pouvons-nous, les progénitures de ce foyer ébranlé ?

Dans cette ambiance, où nos parents sont dominés par des habitudes pernicieuses qui ruinent et détruisent notre avenir, nous sommes obligés de murir avant l’âge de notre maturité pour nous servir de guides, afin de faire véritablement face à notre destin.

Chers lecteurs, des millions de parents et d’enfants sont directement concernés par ces problèmes évoqués par cet orphelin de parents vivants : c’est le désastre du désertisme familial.

Problèmes banals, dira-t-on, mais ce n’est pas parce qu’un phénomène est fréquent qu’il perd son importance : le divorce reste une crise tant pour les parents que pour nous, les enfants. Selon la façon dont nous l’abordons, cette épreuve peut être surmontée harmonieusement ou au contraire laisser des cicatrices indélébiles. Nous, enfants, avons une signification extrêmement profonde pour nos parents qui s’apprêtent à divorcer. Nous savons que nous avons été rêvés avant notre naissance, et que la décision de nous mettre au monde était une manière de projeter le couple dans l’avenir. Même si les rapports entre nos parents et la notion de couple ont évolué, nous demeurons la trace vivante d’un moment de passion, d’une histoire d’amour, ou bien le rappel d’une erreur, d’un accident de grossesse, d’illusions envolées.

En bref, quelque soit le passé de nos parents, nous en sommes un peu le résumé. Chers parents, nous sommes donc le trait d’union qui empêche votre séparation. Pensez-y.