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Plume libre : Le piège malgré Talon !

Le premier conseil des ministres du gouvernement de la rupture a annoncé les couleurs du Nouveau départ. Patrice Talon est passé à l’acte dans la dynamique d’une nouvelle ère. Touchée par une tempête de décisions fortes, la République prend la température de la gouvernance proposée par l’équipe de la rupture. Sorti de la théorisation de la gestion du pouvoir et de la rhétorique angélique du messie proclamé, Talon joue désormais la carte du pragmatisme pour mouvoir le quinquennat des réformes. Sur son piédestal, le Président fait bouger les lignes et décrète les zones rouges sur fond de fatwa préventive prononcée contre les potentiels fossoyeurs de la République.
L’obsession de la réussite du mandat unique semble gouverner le successeur de Boni Yayi. Le discours d’investiture et les actes de l’entame de règne confirment les intentions qui servent de support au projet du Nouveau départ. Pour Talon, l’équation a l’allure d’un défi intime : montrer qu’il aime le Bénin ou qu’il a la fascination pour le pouvoir. Le pays ou le Pouvoir, l’intérêt général ou l’intérêt particulier. Talon a déjà évoqué un mandat qui « augure d’heureuses perspectives » qu’il s’engage « à transformer en actions concrètes destinées à l’essor du Bénin, au bien-être et à l’épanouissement de nos populations ».
Avec un mandat placé sous le signe des réformes, Talon a semé les graines sur un terreau qui devrait fertiliser la gouvernance. La volonté politique affichée dans le discours est censée arroser les semences pour assurer une bonne moisson. C’est en actes que le chef de l’Etat doit se confiner dans cette logique de sauvegarde de l’intérêt général. Porté à la Marina par 65% des électeurs du 20 mars, Talon n’a pas le choix. Et le principe généré par sa brillante élection à la présidentielle devrait être résumé en cette formule laconique mais pleine de sens : « le Bénin d’abord ».
Pressé par la satisfaction de l’intérêt général, Talon devrait éviter le piège des préférences partisanes accrues et une fatale propension à travailler exclusivement pour les talonnistes. Le piège du yayisme n’échappe pas à la temporalité du Nouveau départ. Talon, le légitime promoteur de la rupture a encore une grande audience et peut toujours affoler le baromètre avec des actes pour la République et l’épanouissement de la nation. « C’est la sélection par le mérite et l’observance des valeurs qui font la qualité d’une gouvernance », tranche le chantre de la rupture.
Au cœur de la nation et tournée vers les aspirations du peuple, la politique de la rupture pour un Nouveau départ ne doit prendre ses racines que dans les initiatives novatrices et la quête permanente d’une justice sociale. Les attentes sont gigantesques et les défis collent à l’infini.
Maître du jeu avec la complicité du peuple souverain, Talon a juré de faire asseoir une gouvernance réformatrice pour la nation dont il affirme garder « toujours présent à l’esprit la conviction qu’elle est une et indivisible ». Le discours d’engagement servi à cette nation éprise de paix et de justice place l’équipe de la rupture dans le couloir du développement.
Talon père de la nation tient pour cinq ans l’avenir du pays sorti d’une décennie tumultueuse d’un yayisme encore très frais dans les mémoires. Il faut effectivement marquer la rupture avec le peuple et pour le peuple. Le premier conseil des ministres vient de lancer le Nouveau départ. Pied au plancher.

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Par Sulpice Oscar GBAGUIDI

 



15/04/2016
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