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CINQUANTE ANS D’INDEPENDANCE :

COMMENT AVONS-NOUS GOUVERNE NOS ETATS AFRICAINS ?

 

Déjà cinquante ans d’indépendance des Etats africains viennent de s’écouler. Sur toutes les radios et télévisions, notre cinquantenaire est tellement médiatisé que tout le monde n’a laissé une place objective et logique pour l’autocritique. Les anciennes métropoles n’ont pas manqué au rendez-vous…. Mais hélas, oui, il s’agit de nos cinquante ans d’indépendance ! Qu’en avons-nous fait en toute franchise et réalité ?

 

Les peuples africains ont servi de cobayes de leurs fils et filles en expérimentant plusieurs types de gouvernement des peuples. Les indépendances conquises par des institutions représentatives, souvent issues des élections démocratiques ont prouvé à la face du monde la bravoure des peuples africains. Malheureusement les coups de force orchestrés par les anciennes armées coloniales devenues républicaines  vont balayer sans discernement toutes les institutions précédentes. Des régimes socialistes, libéraux les plus réactionnaires, marxistes-léninistes, socialistes africains, semi démocratiques, démocratiques à rallant colonialiste ou impérialiste… se sont succédés avec tous comme slogan : « développer durablement les peuples africains ». Les institutions   internationales n’ont ménagé aucun effort pour soutenir ce slogan combien attrayant et moralement légitime !

 

Mais hélas, cinquante ans après les indépendances parfois très durement et rudement arrachées, quel bilan pouvons-nous dresser. Sans être trop pessimiste, mais tout en restant assez objectif, il semble que nous avons fait de notre Afrique la continuité même du régime colonial. Osons voir la vérité en face et assumons nos responsabilités, si nous sommes honnêtes avec nous-même. Cette affirmation n’est pas sans fondement.  

 

L’Afrique combattante salue cordialement et remercie profondément ses vaillants  et dignes fils et filles qui ont accepté de verser leur sang pour le recouvrement de la liberté, de la dignité, la souveraineté par les peuples africains longtemps placés  sous le joug colonial. Mais faut-il le dire, ces indépendances reconquises après souffrances et ignominies de toute sorte revêtaient-elles les mêmes caractéristiques ? En tout cas non ! L’indépendance proclamée par Léopold Senghor, Houphouët Boigny, Modibo Keita… a-t-elle la couleur que celle déclarée par Sékou Touré, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Tombalbaye et autre. Pourrions-nous oser affirmer que celle conquise par Jomo Kenyata, Julius Nyerere, N’Kwame Nkrumah ressemble à celle arrachée par David DAKO ? Certains d’entre eux ont été ignominieusement et inhumainement arrachés du pouvoir et de cette terre pour la simple raison qu’ils prônaient la vraie indépendance de leur peuple. Quant à ceux qui ont opté  pour fléchir l’échine devant l’ancien patron, ils ont été décorés académicien, héros de la Nation… Pourtant, l’Afrique reste dans cet étau de verbiages  qui ne libère ni ne développe ses peuples. Pourquoi cela, alors que nous luttons tous pour sortir de notre monde caractérisé d’infernal ?

 

Outre ces victimes de la libération du Continent, la grande majorité des leaders africains ont eux-mêmes brillés et brillent encore par un pragmatisme nain ; une gouvernance aventuriste sinon suicidaire ; une vision politique qui ne finit qu’aux confins de leur grand sac charnel qu’on ne remplit malheureusement jamais ; un scepticisme aveugle ; une politique économique irréaliste, inadaptée et inadaptable ; et j’en passe. Si non comment auraient-ils pu se sentir fiers de construire leur rudiment de fondation politico-économique sur la dure fondation politico économique, soutenue par la culture et la politique stratégico-sécuritaire du colonialisme ? Nos ancêtres ne nous ont-ils pas appris sans cesse que le présent se fonde toujours sur le passé et que le présent sert de tremplin pour les conquérants de l’avenir ? Nous avons opté pour la fondation occidentale en faisant semblant que nos aïeux ne connaissaient rien de l’économie. Pourtant, par exemple, nos frères ghanéens de l’antiquité ont été les premiers à construire une politique protectionniste en matière économique et douanière ! Bref, les « libérateurs » des Peuples africains et ceux qui les ont succédés n’ont pas su désamorcer les grandes et terribles bombes que allaient bloquer le développement, chasser la paix  et détruire tous les socles de notre société africaine.

 

2.  Identité des bombes à désamorcer

 

Ces bombes sont innombrables. Chacun peut en déceler des dizaines. Nous voudrions nous attarder aujourd’hui sur les suivantes : le Droit occidental plaqué sans être adapté aux réalités africaines ; la privation de la société africaine de ses sages qui est une conséquence directe du mimétisme juridique nain et dégradant ; l’adoption d’un système économique qui enrichit les autres et appauvrit le producteur ; la destruction de l’identité de l’Africain par un système d’enseignement qui gomme moins qu’il n’enrichit culturellement ; le laminage de la famille africaine par l’intronisation de l’individualisme béant et horrifiant ; l’adoption d’un système pharmaceutique qui chasse la pharmacopée africaine ; plus dangereuse enfin, le mimétisme en matière d’élaboration des politiques de défense et de sécurité.

 

2.1.         Le seigneur des bombes : le système juridique actuel

 

La première bombe, c’est le Droit occidental. Mais comment peut-on parler d’Etat de droit, quand les coutumes, les traditions et les us qui ont régi nos sociétés traditionnelles sont remplacés méchamment et cyniquement par des lois fabriquées dans des laboratoires de type occidental, comme si ceux pour lesquels on les arrange sont de ce monde non africain? Fallait-il aller faire les grandes facultés occidentales de Droit pour  savoir qu’une norme sociale ou juridique d’une quelconque essence ne s’applique jamais mécaniquement sur une relation sociale d’essence différente sans causer des conflits de toutes sortes dans la société ? Etait-il réellement justifié de se soumettre au Droit d’Outre-Afrique avant de n’avoir osé ressusciter le Droit traditionnel qui nous rallie et relie à nos aïeux ? Monsieur le Code Bouvenet fête et jubile quand il constate Monsieur le Juge afro-romain  en toge romano - ecclésiastique continue de l’appliquer alors qu’il ne cesse d’être amendé chaque jour que Dieu fait dans ces Pays héritiers du Droit Napoléonien ? Etait-ce obligatoirement que l’on soit Docteur en Sciences politiques ou en Sciences juridiques pour qu’on comprenne que le Droit, c’est ce produit social qui mobilise tous les fils et filles d’une Nation pour leur épanouissement total quand le Droit qu’il utilise,  est réellement son produit, le résultat de son génie. Quand il est une émanation d’une puissance étrangère, il ne crée que des tuyaux d’asservissement et de domination. Je le clame donc avec conviction, Docteurs africains, si vous voulez être libres, si vous voulez garantir la liberté, la vraie liberté à vos enfants, petits enfants, à votre chère Afrique, - car nous, nous sommes des générations sacrifiées - levez-vous et libérez votre Droit. Qu’il soit réellement le vôtre ! Qu’il ne soit jamais le fruit du mimétisme juridique combien dégradant ! Docteurs de la loi, le saviez-vous, vous les êtes les seuls aptes à nous retrouver les canaux par lesquels tous les capitaux investis ou donnés à notre Afrique, repartent librement, gaillardement vers ceux qui les ont donnés ? J’ai hâte de voir ce génie, ce super homme  africain qui sera primé par tous les africains, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain pour avoir décelé ce code annihilateur et négateur du travail de tous les enfants de l’Afrique. Si non comment expliquer que ces milliers de milliards déversés en Afrique n’aient eu aucun impact sur le développement de l’Afrique ? J’ai honte d’assister impuissamment à l’appauvrissement durable de l’Afrique en lieu et place du développement durable que l’on nous chante chaque jour. Encore une fois, trouvez-nous ce code, cet article, cette loi, cette convention, cette méchante coutume qui fait que l’Afrique rampe encore dans la boue.

 

Savions-nous que ce Droit imposé de l’extérieur est la source de tous les dysfonctionnements de notre Etat ? Faut-il une fois de plus le rappeler, le « Droit africain contemporain », ce Droit hérité du colonisateur européen est aujourd’hui la source de la destruction de l’Etat Africain post-colonial. En effet, étant « un groupement humain fixé sur un territoire et dans lequel l'ordre social, politique et juridique est établi et maintenu par une autorité munie d'un pouvoir public », il lui faut, pour le maintien de l’ordre tout un système de normes juridiques, un Etat de même essence. Or, ces normes sont en contradiction avec l’Etat africain, parce qu’imposées de l’extérieur alors qu’elles devraient être la création, l’émanation de cet Etat.  Il s’en suit que l’Etat est, dans l'ensemble de ses activités, limité par ce Droit. Partant, un Droit imposé de l’extérieur, est en contradiction avec la souveraineté de cet Etat et  est en conflit avec ce dernier. Ce qui conduit au dysfonctionnement, à la paralysie de ses  institutions et de ses organes. Or, le dysfonctionnement de ce couple « ETAT-DROIT » mène à la destruction, soit des deux à la fois, soit de l’Etat ;  ce dernier, dans pareilles conditions, étant obligé de se créer un Droit conforme à ses  réalités propres. Le Droit créateur de l’Etat africain a déjà prouvé son incapacité à maintenir son propre Etat en équilibre à cause de son origine étrangère par rapport à la société sur laquelle il doit être appliqué et de son inadaptation aux réalités sociales de l’Etat au sein duquel il est appliqué. Il est donc grand temps que les résidus de notre Etat nous aident ré – créer un Droit qui épanouira notre Afrique.

 

2.2.         L’érection d’une société sur une fondation des tiers

 

La seconde bombe placée a été de nous priver de la sagesse de nos aïeux. L’on nous a appris que la civilisation de nos ancêtres, leur culture, leurs traditions… étaient barbares, sauvages, sales, pour ne pas dire bestiales. Nos leaders politiques, à l’instar du colonisateur, y croiront aveuglement ou candidement. Ils ont scié eux-mêmes le reste des branches sur lesquelles ils devaient s’asseoir. Peu le comprendra plus tard. Ils se sont fondés sur la démocratie occidentale. Comment peut-on parler de la démocratie quand le peuple entier est sous la coupe d’une infime, moins infime qu’une minorité,  « élitocrate », « technocrate » ; quand les institutions résultant du génie de leurs ancêtres ne sont pas tenues en compte. Le saviez-vous ? Un orphelin, pour apprendre à marcher, n’est jamais soutenu par la main de sa mère et/ou de son père. Quand bien même, il finit par marcher comme les autres, son cerveau ne vous révélera jamais les signes ou les traces du bonheur d’avoir appris à marcher de ses êtres les plus chers. N’est-il pas souvent dit que la main d’une marâtre est toujours rugueuse ? Halte donc ! Les cinquante ans d’indépendance ont provoqué de graves érosions dans notre existence d’Africains indigènes, mais ils ne nous ont pas détruit totalement. Nos rois bien que dépouillés légalement de leurs pouvoirs existent et continuent d’être les piliers de notre société. En témoignent ces politiciens qui, chaque fois qu’une échéance électorale est annoncée, se ruent sur eux pour leur demander soutien et appui populaire. C’est ridicule  quand on quémande chez la personne à qui on a refusé un jour à manger. C’est ridicule encore de se croire plus fort que celui qui vous accorde un soutien politique, autrement dit vous donne le pouvoir pour l’oublier dès la victoire. C’est encore impensable qu’on puisse offrir et ne jamais pouvoir contrôler l’utilisation de la chose donnée. Voilà, c’est ça la démocratie qui nous éblouit et fait de nous des aveugles dans notre propre société. Tant que l’Afrique ne cherchera pas à  instituer un dénominateur commun entre le système de gouvernement traditionnel et celui de type occidental, l’Afrique sera encore loin de son décollage.

 

En effet, les peuples africains sont actuellement aux prises avec deux systèmes politico économiques et juridiques antagoniques et différents. Ceux-ci se contredisent presque dans tous les domaines, notamment en matière de gouvernance de notre peuple. Des concepts socio juridiques ne sont pas perçus ni compris de la même façon. L’exemple le plus frappant en est l’administration par les autorités traditionnelles. Cette autorité se détruit, et au même moment, les sujets de cette administration s’en réclament des protégés et, chose curieuse encore, ceux qui ne la reconnaissent que circonstanciellement, s’approchent d’elle très souvent pour le règlement de problèmes leur paraissant insolubles au départ, mais qui en trouvent grâce à elle. Retournons-lui le pouvoir que nous lui avons confisqué, donnons-lui la chance de se perfectionner pour mieux en tirer profit. Prenons le courage de lui trouver une place juste et réaliste dans notre système de gouvernement et élaguons de ce système tout ce qui peut contrarier le peuple et nous rendrons compte que l’Afrique n’est pas ce jungle tant décrit par le colonisateur. Est-ce normal et digne de laisser la situation dégénérer sous nos yeux ? Si nous acceptions de perdre cette administration traditionnelle, nous perdrons par la même occasion notre équilibre social. Et si elle se lamine, c’est fini avec nous, nous aurons perdu la racine protectrice et l’arbre se dessèchera.

 

2.3.         Le mimétisme arrogant des politiques de défense et de sécurité

 

La troisième bombe, qui  est sans doute la plus dévastatrice, est le mimétisme arrogant des politiques de défense de sécurité par les nouveaux Etats indépendants. Nos leaders n’ont pas su apprécier le caractère dangereux de déshabiller l’Armée coloniale pour lui faire porter des costumes républicains. Ils ont en réalité, sciemment ou inconsciemment décidé de s’approprier aveuglement des techniques de protection de leurs institutions sociopolitiques et principalement économiques, en ignorant sans doute que l’œuvre colonialiste et destructrice devait continuer grâce aux mécanismes militaires et policiers mis en place depuis belle lurette par Bismarck, Léopold II et leurs congénères. En témoignent les multiples coups de force qui n’ont cessé de verser le sang des innocents africains. En réalité, des Armées en paille nous ont été organisées par les colonisateurs. Nous en avons reçu les techniques stratégiques qu’ils ne cessent de mettre à jour dans le seul dessein de mieux nous dominer. Aussi longtemps que les peuples africains ne se seront pas élaborés leurs propres politiques de défense et de sécurité, ils ne seront jamais en mesure de se protéger contre tous les fauteurs de troubles qui sont le plus souvent à la solde de ces anciens colonisateurs. Si la Cote d’Ivoire, le République Démocratique du Congo, le Liberia, la Sierra Leone, le Rwanda, la Somalie en avaient… en serions-nous arrivés à ce lugubre tableau que nous contemplons aujourd’hui malgré nous ? Pourtant, nous nous plaisons mieux dans cette dépendance indépendance.

 

Il est même criant de constater que, cinquante ans après, les africains restent dans ce carcan de défense et de sécurité. Nos leaders ont envoyé plusieurs fils et filles dans les pays occidentaux, en Chine, en ex-URSS, aux USA, en Corée du Nord… pour apprendre les sciences stratégiques. Presque tous sont revenus meilleurs stratèges de leur promotion. Ce « Club des MEILLEURS » est pourtant resté incapable de concevoir des politiques de défense et de sécurité aptes de préserver la paix sociale en Afrique. Que vaut ce Club des meilleurs ne connaissant aucune concertation interne ni de mise en commun des savoirs et savoirs faire de ses membres qui visent la mise en place de nos politiques de défense et de sécurité répondant réellement aux réalités et aux intérêts du peuple dont ils sont les rejetons ?

 

Nous avons la stricte obligation de nous réveiller. L’histoire a déjà prouvé que l’inexistence des politiques nationales et panafricaines de défense et de sécurité a eu, ont et aura encore longtemps des conséquences néfastes pour les peuples africains : les guerres intra- ou internationales se multiplieront ; les peuples africains subiront des massacres et exterminations sans merci; des déportations et des exils forcés frapperont principalement la crème intellectuelle africaine ; le trafic des armes légères et des mines anti-personnelles persistera pour enrichir leurs fabricants; les infrastructures socio-économiques seront détruites ; les Etats africains seront anéantis, s’effondreront et ce sera la re-colonisation de toute l’Afrique. Prenez donc garde. Les colonisateurs de notre Afrique seront ses propres fils et filles dont l’âme n’est plus africaine et agissant dan l’intérêt des anciens colonisateurs.

 

2.4.         L’adoption d’un système économique sans repère social.

 

La quatrième bombe dont j’ai horriblement peur est le système économique mis en place pour le ben être de la population.

 

Nos leaders politiques ont-ils compris que lors de l’accession à l’indépendance, il lui fallait réinventer un système économique propre à promouvoir les intérêts réels des Nations africaines ? Il fallait être aveugle pour ne pas constater que le système économique qu’ils venaient d’hériter, avait été conçu pour faciliter l’exploitation des peuples africains. Malgré les différents noms qu’ils ont donné à leur système politique : économie libérale, économie marxiste ou marxisant, économie socialiste ou socialisant, et j’en passe, tous ne servaient qu’à pérenniser une sorte de domination économique par l’une des puissances économiques.

 

Plus grave encore, les leaders africains avec l’Etat  qu’ils entretenaient, au lieu d’utiliser le patrimoine national pour l’amélioration du bien-être de sa population, ne se sont adonnés qu’à dépenser le gros de leurs avoirs pour l’armement et le surarmement du pays dans le seul dessein de protéger le pouvoir en place. Contre qui ? Contre quoi ? La plupart du temps, il n’est pas étonnant de constater que c’était contre leur propre peuple. Autrement dit, leur premier ennemi n’était personne d’autre que ce peuple au nom duquel et pour lequel ils étaient censés agir. Malheureusement que les tenants du pouvoir ne le détenaient pas au nom du peuple, car très souvent, ce pouvoir est conquis contre sa volonté.

 

En outre, si l’on dit très souvent que l’économie africaine ne répond pas aux aspirations ni aux intérêts des africains, c’est qu’elle a été créée dans le but de servir les besoins des colonisateurs d’abord, puis plus tard de la métropole ou l’ex-colonisateur. Les promoteurs et les défenseurs de la doctrine mondialiste ne prônent et ne veulent promouvoir que cette même politique économique en se cachant derrière des paradigmes comme « développement durable », « bonne gouvernance », « démocratie », etc.… Toute économie repose sur des activités productrices de matières vendables et utilisables principalement sur le marché national, puis leur excédant est exporté sur le marché international. Or, dans les pays africains, c’est juste le contraire. Les multiples plantations de café, de cacao, de thé, d’arachides, de quinquina, de coton… qui supplantent la culture de maïs, de mil, de haricots, du petit pois, de la banane, certes rapportent des devises aux Etats africains, mais modiques si on se réfère au travail fourni par les paysans africains, comportent une négation de l’africain. Ce n’est pas ce producteur qui fixe le prix de son produit, mais bien le consommateur. « Le colonisateur en a décidé ainsi et l’on doit continuer sur cette route tracée par lui ».  Et cela ne va pas sans causer des frictions au sein de la société. L’on se retrouve dans une situation où les grands politiciens rachètent toutes ces plantations spoliant ainsi ces paysans  de leurs sources de subsistance. Que peut faire un peuple dénudé, dépouillé de ses biens, plongé dans la misère par ses propres dirigeants ? Le désespoir, la misère, la famine, les persécutions de toutes sortes, …, deviennent ainsi des sources réelles des conflits violents, souvent terriblement destructeurs.

 

2.5.         La création d’une identité culturelle anti-africaine par l’enseignement.

 

La cinquième bombe dont il faut avoir peur est la création d’une identité culturelle anti-africaine. Cela a été possible grâce au système éducatif occidental introduit en Afrique par le colonisateur. Reconnaissons d’emblée le côté positif des écoles occidentales : elles nous ont permis de connaître le monde, sa diversité, la complémentarité des hommes de ce notre planète, d’enrichir nos connaissances et d’ouvrir nos horizons.

 

Pourtant, puisque l’enseignement primaire, secondaire et universitaire ainsi introduit en Afrique est devenu un mimétisme pur et simple du système colonial, il ne pouvait que créer un individu doté d’un esprit, de raisonnement et d’action identiques à ceux de ses maîtres. Nos enfants n’étudient pas l’histoire de leur pays ; et quand ils le font, soit le temps imparti est insignifiant, soit le contenu de cette histoire est tronqué parce que rédigé par ceux qui ne veulent pas que l’africain connaisse son histoire. Dans certains pays, les livres de géographie préparés et publiés dans les maisons d’éditions occidentales ne fournissent rien sur la situation géologique de leur pays. Les Programmes suivis dans nos écoles, sont soit aussi vieux que la colonisation, soit  abrutissants, soit déformant… Comment expliquer que dans nos facultés de sciences politiques ou de sciences juridiques, l’on ne nous enseigne que les institutions politiques et juridiques occidentales, comme si l’Afrique n’en a jamais eues ? Tant que l’Africain sera formé à l’image de l’Occident, il ne sera capable que de défendre les intérêts de ses professeurs. Si l’Afrique veut être maître de sa propre destinée, elle doit façonner sa jeunesse en tenant compte de ses intérêts, de ses us et coutumes.

 

2.6.         Le laminage de la famille africaine

 

Plus horrible est la sixième bombe qui veut à tout prix laminer notre famille africaine. Nous savons très bien que le socle de la civilisation universelle, de la communauté humaine a été, est et sera pour toujours  la famille. Mais hélas, en Afrique, avons-nous encore quelque chose à offrir aux autres dans ce domaine ?

 

Sans être trop alarmiste, mais tout en osant d’être objectif dans nos observations, force est de constater que la famille traditionnelle noire est menacée. Cette famille traditionnelle est toujours vivante, mais son avenir est incertain! La colonisation juridique, politique, morale et économique lui a assené un coup fatal. Les traditions et coutumes qui la sou tendent sont entrain d’être laminées. Les nouveaux tenants du pouvoir  à partir des années des indépendances, ne cessent d’exacerber sa situation en plaquant sur elle des lois qui ne répondent pas à ses réalités ni à sa nature. Au Bénin, l’article 1030 abroge purement et simplement les coutumes et tradition que nos aïeux ont longtemps façonnées. L’unité de la famille s’effrite tandis que la solidarité qui la caractérisait disparaît de jour en jour. Il en ressort que l’enfant est de moins en moins protégé par la famille contre toutes les formes de violences. Le trafic des enfants s’accroît sans cesse. Quel avenir peut-on réservé à cette famille sans enfants ? Messieurs les défenseurs des droits de l’enfant, dites-moi honnêtement, comment  allez-vous protéger les enfants avec des familles que vous ne cessez de détruire ? Souvent, je ne comprends pas le bien fondé de vos actions.

 

En réalité, les peuples africains sont actuellement aux prises de deux systèmes juridiques antagoniques et différents. Ceux-ci se contredisent très souvent en matière de mariage. Des concepts socio juridiques ne sont pas perçus ni compris de la même façon. L’exemple le plus frappant en est la famille elle-même. La famille se détruit, et au même moment, l’enfant qui était une richesse de cette même famille devient une marchandise ; la maman perd de plus en plus sa valeur et devient une chose que l’on possède pour en jouir, user et abuser. Est-ce normal et digne de nous de laisser la situation dégénérer sous nos yeux ? Si nous acceptions de perdre la famille africaine, il est clair que nous nous serions perdus et soyons-en sûrs, cela nous conduirait à la disparition de nos Etats respectifs. Amis de l’Afrique, Amis du Bénin, levons-nous donc pour redonner un peu plus de souffle à notre famille menacée.

 

Soyons réaliste, la stabilité de la famille africaine, surtout celle du milieu rural, doit être la préoccupation de quiconque voudrait assurer un équilibre permanent dans les sociétés africaines, car, économiquement parlant, elle est «une forme d’organisation sociale, la plus constante, la plus fondamentale[1] » nécessaire pour le développement de toute société. Sa destruction et/ou sa déstabilisation entraîneraient inéluctablement le disfonctionnement du système de production et, ainsi, aucun développement objectif et réellement intégré ne serait plus envisageable.

 

Les bombes sont nombreuses. Dans le domaine de la santé, l’on nous a appris à ne consommer que des produits provenant de l’occident comme si avant l’arrivée des colonisateurs les maladies décimaient les africains sans être combattues médicalement. Dans le domaine agricole, le recours aux engrais chimiques est entrain d’appauvrir nos terres, ce qui les expose à la désertification… Faut-il croiser les bras sans chercher à les désamorcer ?

 

3.  La stratégie principale pour désamorcer ces bombes.

 

L’analyse des bombes dont nous venons de parler nous conduit à constater avec amertume que l’Afrique est engagée sur deux fronts : elle se bat contre ses conflits d’un côté, et de l’autre, elle mène un combat sans merci pour son développement. Curieusement, les causes qui conduisent l’Afrique à s’enliser dans des conflits interminables et celles qui sont à la base de l’échec des initiatives en faveur de son développement sont presque similaires. Mais que faire ? Croiser les bras ? Jeter l’éponge ?   Ce serait lâche de notre part. Ce serait un suicide sans nom. Et personne ne viendra nous sortir de ce pétrin. Le combat nous concerne principalement, nous seuls africains. Pour ce faire, il faut ériger une stratégie logique et globale pour désamorcer ces bombes. Notre entreprise de construction d’une Afrique libérée, pacifiée et qui s’auto développe doit réussir grâce au recours à la stratégie des SEPT « R ».

 

Les sept « R » dont nous parlons représentent sept mots clés que nous voulons vous proposer, sept séquences de notre stratégie, si nous voulons gagner notre pari. Nous devons nous ressaisir (1), pour mieux nous retrouver (2). Grâce à ces retrouvailles, nous devons réinventer (3) notre histoire, notre personnalité, notre « nous-mêmes ». Nous passerons ensuite vers l’action de rééduquer (4). Nous devons en fait rééduquer les africains pour restructurer la société africaine (5) en vue de reconstruire efficacement ce qui a été laminé (6) avec la ferme détermination de rayonner (7) autour de nous et partout.

 

3.1.         Ressaisir

Si nous devons engager un combat pour le triomphe de la          paix et le développement en Afrique, cela doit passer par une prise de conscience et une acceptation honnête des faits tels qu’ils se présentent.

Ce ressaisissement exige que l’on puisse prendre un temps pour analyser le chemin que nous sommes entrain de  parcourir et pouvoir nous répondre honnêtement en nous plaçant dans notre contexte réel d’Africain. Intellectuels, membres de la classe des élites du pays, soyons humbles et mettons nous dans la peau de ce pauvre paysan, ce pauvre artisan, ce pauvre éleveur que nous traînons derrière nous avec nos théories non adaptées à nos réalités africaines. Cela nous permettra de répondre aux questions : D’où venons-nous ? Où sommes-nous ? Comment sommes-nous ? Où allons-nous ?

Dans cette prise de conscience, nous devons avoir l’humilité de reconnaître la pertinence des vérités suivantes : on ne fait pas une guerre avec une Armée non entraînée ;  on n’améliore pas ce qu’on n’a pas ou ce qu’on a jeté ; on ne développe pas ce qui n’a pas de fondation ;  on ne soigne pas quand on ignore les plantes soignantes qui nous entourent ; on ne réconcilie que ceux que l’on connaît et dont on connaît les traditions, l’histoire, le système de production, les us et coutumes ; on ne transmet que ce que l’on connaît et l’on connaît utilement que ce qui peut édifier tout un peuple

 

3.2.         Retrouver

Les retrouvailles dont il est question ici, sont ces fora organisés entre fils et filles unis par un même passé historique, une même culture, une même civilisation. Très récemment, une vieille maman, à la veille de sa mort me disait : « Mon fils, nous ne savons plus qui nous sommes. Les jeunes croient tout maîtriser, alors qu’ils ignorent tout. Les vieux également se leurrent  en croyant qu’ils connaissent tout. Ils oublient que chacun vient de quelque part, avec ses expériences, ses richesses civilisationnelles. Ils ne pensent jamais que notre petit monde ne peut se construire que sur des réalités importées qui occultent les nôtres. Mon fils, j’y crois de tout mon âme, si chaque africain pouvait amener un petit rien de ce qu’il connaît de notre passé, de ce qu’il maîtrise de notre patrimoine ancestrale, l’on rassemblerait beaucoup d’expériences et sans doute l’on participerait positivement à la réédification d’une vraie civilisation africaine. Quand les Africains l’auront compris et auront positivement posé des actes constructifs, toutes les autres Nations nous emboîterons  le pas, Ainsi, nous construirons une civilisation réellement universelle ». Ne peuvent avancer que ceux qui échangent.

 

3.3.         Réinventer

Ces retrouvailles devront nous conduire obligatoirement vers la réinvention de notre propre civilisation. Nous avons vu déjà toutes les stratégies qui ont été mis en branle pour la détruire complètement. Il y a une vérité, toute destruction laisse toujours des vestiges. Il suffit donc que chacun, de manière consciente, recherche les valeurs de sa nation qui ont pu survivre et,  puisque nous vivons dans une société qui a déjà subi beaucoup d’autres influences, que nous triions les bons éléments que nous ont apportés par les civilisations étrangères, et qu’enfin nous les adjoignions à nos vestiges, nous construirons ainsi notre propre civilisation où chacun de nous pourra se retrouver. Cette civilisation propre fera désormais de nous des « égaux parmi les égaux ».  Comment, le peuple africain, pourrait-il préparer la création de sa civilisation propre et la gloire de sa propre race, lorsque depuis son plus jeune âge, il étudie des héros, des penseurs, des religions, une histoire, un Droit, une philosophie, une politique, etc... qui ne lui appartiennent pas et où il n’existe aucun homme de sa  ressemblance ? ». L’émancipation  intellectuelle, politique, économique et culturelle du peuple africain passe par la maîtrise de son histoire et de sa civilisation, le contrôle de l’information, et le retour à ses racines africaines ancestrales profondes.

 

La réinvention suppose la recherche. On attache notre attention sur ce qui a été retrouvé dans la vie quotidienne de nos ancêtres. On y adjoint ce qui a été acquis de l’extérieur. On cherche les meilleurs moyens de les assembler et d’en faire jaillir une créature propre à nous, une créée résultant de la synthèse, - et non de la fusion-, de notre patrimoine ancestral et des richesses positives des autres peuples. Le Japon, la Chine, le République Sud Africaine, l’Inde et bien d’autres Pays modernes devraient nous servir de point de départ pour notre réflexion e notre réinvention.

 

3.4.         Rééduquer 

Il ne suffit donc pas de réinventer pour commencer à clamer tout haut que nous avons désormais notre propre civilisation. Nous devons élargir le cadre des membres de ceux qui participeront au perfectionnement de l’œuvre déjà commencée. Sachons que « l’éducation est le meilleur moyen par lequel un peuple se prépare pour la création de sa civilisation propre et aussi l’avancement et la gloire de sa propre nation ». Nous dirons que nous avons été éduqués. Oui, mais dans un moule où ceux qui doivent bénéficier de nos acquis se retrouvent difficilement. Nous devons avouer que nous avons été déformés par rapport à notre société d’origine. Nous devons subir une rééducation si nous voulons réellement être des porte-étendards des nations africaines.

Comme je ne cesse de le dire, tant que notre école primaire, secondaire, supérieure et universitaire ne sera qu’une reproduction de celle de l’ancien colonisateur ; aussi longtemps qu’elle ne nous apprendra pas à nous connaître et à être fiers de nous-mêmes ; tant qu’elle ne nous apprendra pas que nous sommes africains et pouvons nous auto suffire dans les domaines de la paix et du développement, je vous le jure, chaque fois que nous chercherons à travailler pour notre peuple, nous serons taxés de réactionnaires, d’incapables, de dictateurs… En tout cas, quand on aura une école valorisatrice de notre passé ancestral, adaptatrice des acquis d’ailleurs à nos réalités  africaines, l’âge d’or de continent ne sera pas loin et le triomphe de la paix e le développement en Afrique sera là. Aux conflits destructeurs, nous dirons « Adieu ». La paix reverra le jour sous nos cieux. Telle est la philosophie de l’IUPDA qui se veut être pionnier parmi ces écoles panafricanistes.

 

3.5.         Restructurer 

Sur la base des données nouvelles que nous aurons découvertes et avec l’aide de personnes ressources que nous aurons formées dans notre environnement purement africain, timidement nous nous mettrons à l’œuvre de la restructuration ou la réorganisation.  Il s’agira de mettre en œuvre les premiers résultats de notre nouvelle vision africaniste. On mettra en place une ossature qui va présider à la reconstruction de notre société. Soulignons-le encore : la restructuration ne veut pas dire abandonner tout ce qui nous a été amené par les colonisateurs. Il importera de trier les institutions réellement compatibles à la vie quotidienne de la grande majorité de la population. Il est faux de parler de démocratie à un peuple qui est conscient que celle-ci est faussée dès la base. Une démocratie imposée par la petite minorité intellectuelle  à la grande population laborieuse n’est rien d’autre qu’une forme de dictature la plus atroce, une aristocratie qui ne dit pas son nom…

 

3.6.         Reconstruire

La phase de la reconstruction sera la plus décisive. Nous aurons déjà rééduqué un grand nombre de personnes ressources, nous aurons créé les institutions politiques et académiques qui vont présider aux destinées du peuple selon nos propres réalités, nous aurons fait le travail de ciblage des priorités nationales, mais impliquant la mobilisation librement consentie de la plus grande majorité du peuple, que cette fois-ci, nous passerons à la phase de travail sans relâche. Quand l’africain sait ce qu’il fait, où il va et pourquoi il doit agir de cette manière, il produit des miracles : il réalise non seulement ce qui a été planifié, mais y met son géni propre pour l’améliorer. Il devient créateur lui-même. Quand le peuple est occupé utilement, il n’a d’autre souci que de produire toujours mieux et d’avantage. Il est uni dans l’action et dans l’esprit. Il forme un tout et il défend en tout lieu et en tout temps, ses intérêts et ses acquis. La fierté de soi renaît, parce que l’on sait faire quelque chose conçue dans le milieu. La dignité de soi renaît. Et les complexes multiples qui nous tuent disparaissent. On ne voit plus en l’autre un concurrent, mais une personne chez qui on peut apprendre pour améliorer, pour rendre plus performant son produit. Une interdépendance réfléchie et soutenue se déclenche. L’étranger n’est plus un exploitant ou dominateur, mais un fournisseur d’expériences. La femme – étrangère par excellence dans la belle famille-, devient l’égale de l’homme et ensemble ils produisent dans la dignité et la fierté des enfants. Le ressortissant de l’autre tribu, de l’autre ethnie, de l’autre région, de l’autre pays devient une source de richesses et non une source d’asservissement. L’unité des tribus, de régions, des Etats se concrétise ainsi.

 

3.7.         Rayonner

 

En fait, il est difficile de différencier de manière tranchée la phase de la reconstruction de celle du rayonnement. Parce que nous produisons, nous présentons aux autres ce que nous savons faire. Parce qu’ils consomment nos produits, nous pouvons nous apprécier à travers eux  et partant les améliorer. Parce que nos produits sont appréciés, nous pouvons en déterminer librement la valeur monétaire. De là renaîtra notre vraie indépendance. Et dans le concert des nations, nous ne serons plus ces mendiants, ces bons à rien…

 

Toutefois, pour pouvoir mettre en œuvre cette stratégie des SEPT « R », il faut obligatoirement trois actions importantes : réformer en profondeur notre système juridique ; réorganiser complètement nos politiques de défense et de sécurité et promouvoir sans tarder une structure de gestionnaires des conflits. Quiconque voudra comprendre de manière détaillée la raison d’être de ces idées, je lui recommanderai de lire ce livre « Trilogie fondatrice de la Gestion africaine des Conflits ».

Pour conclure, la paix et le développement de l’Afrique sont possibles. La gestion des conflits africains est possible. Cela exige des sacrifices et des stratégies énormes. Il suffirait de faire renaître les fondements de notre solidarité sociale multiséculaire, de notre dignité et de notre fierté d’être africains, les peuples africains se remettront au travail et accompliront des miracles. Je reste convaincu et persuadé que dans l’honneur, la dignité et la solidarité, les peuples africains peuvent faire de l’Afrique, une très grande puissance économique, culturelle, militaire… à l’instar des Etats-Unis de Barack Obama.

 

4.  Conclusion

 

L’Université a été longtemps un lieu où l’on puise le savoir. Elle est également ce lieu où s’affrontent des courants scientifiques, des doctrines… pour la recherche de la vérité. Elle est ce lieu où se cristallisent les idées qui, demain devraient diriger, transformer et perfectionner la gouvernance des sociétés humaines. Elle est ce lieu de partage des expériences, de leur analyse objective… Elle est ce cadre où se formulent des lois empiriques et pratiques guidant notre société. Pourtant, dans notre Afrique, dans notre Bénin, elle est devenue un endroit où l’on ne puise que le savoir, malheureusement très souvent sous forme de bourrage de crânes. A l’IUPDA, nous n’entendons pas continuer avec cette tradition d’endoctrinement pure et simple. Pour nous, une science qui ne participe pas à la recherche des solutions aux problèmes auxquels la société est confrontée n’est que simple mnémotechnie qui ne débouche qu’au mimétisme effrayant auquel les peuples africains sont actuellement confrontés. Il n’existe pas, pour nous, de sociétés modélisées. Pour nous, ne coexistent sur cette terre des hommes que des sociétés dynamiques, certes différentes, mais complémentaires. D’où, chaque société dirigée par de vraies universitaires, doit en tout temps rechercher son génie propre dans le but de trouver les solutions à ses problèmes, de partager cette recette avec les autres et partant d’apprendre d’eux d’autres connaissances. C’est ainsi que se forme la civilisation universelle où chacun peut se sentir digne et fier de soi ; utile pour soi et pour la communauté universelle.

 

 

 

Prof MUPENDANA Pierre Claver

Président Fondateur de l’IUPDA

Le 25 Septembre 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                    



[1] Eicher J.C., La population, la famille. Etude démographique. Ed. SCODEL, Paris, 1972, p.131



13/10/2010
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