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Plume libre : Les lamentations de Yayi !

L’ancien président de la République a visiblement un problème d’adaptation. Après dix ans de règne, Boni Yayi peine à sortir des caves de la nostalgie et verse dans les lamentations. Dans la peau anecdotique de victime, il attise la vaine pitié avec une rhétorique dictée par l’épiderme sensible. Yayi en proie aux affres de l’isolement a recours à l’émotionnel pour refaire surface et vivre dans l’illusion d’être encore le centre de gravité du pays. Et pourtant les temps ont changé avec le Nouveau départ et Talon à la Marina.
On avait cru que l’ancien chef de l’Etat allait vite honorer sa promesse intime de devenir pasteur et de s’occuper des affaires religieuses. Hélas, le non respect de la parole donnée est un mal qui résiste à la fin de règne. Yayi traîne sa brouette de revendications et anime la galerie avec la symphonie des plaintes. Et il ameute les chefs d’Etat de la sous région.
Au fait, qu’est-ce qui provoque l’irritation de l’ancien président ? Yayi ne digère pas les commentaires fleuves sur les réseaux sociaux. Les internautes évoquent des voitures emportées et le nombre de gardes du corps réclamé par le prédécesseur de Talon. Il n’en fallait pas plus pour mettre Yayi dans une colère noire et le pousser à alerter ses anciens pairs de la zone. Yayi en sanglots aurait même rencontré Talon hier mercredi pour agiter ses doléances et espérer être à l’abri du déluge de critiques tombé sur sa gouvernance.
Nul doute que les déclarations foudroyantes d’Abdoulaye Bio Tchané ont mis à rude épreuve les nerfs de celui qui, naguère, croyait avoir le monopole des invectives et des dénonciations. Le ministre d’Etat n’a pas fait dans la dentelle en accusant Yayi d’avoir laissé le pays dans un « état catastrophique ». Plutôt habitué à des fleurs et à des prières, des marches de soutien voire au culte de la personnalité, Yayi souffre sous l’avalanche de pierres tombée sur sa tête.
Quand dans l’euphorie de la victoire et l’extase de la prise du pouvoir, l’homme du changement révélait en fanfare que le Général Kérékou avait laissé 200 millions dans les caisses de l’Etat , la terre n’avait pas tremblé et le "Kaméléon" ne s’était pas fondu en pleurs. La star populiste était sur les nuages. Auréolé de sa puissance, Yayi avait le privilège de la parole forte et des accusations légitimes.
Maintenant, pourquoi ces plaintes et chicaneries ? Yayi ne comprend toujours pas qu’il a perdu le pouvoir depuis le 06 Avril dernier. La rupture a brisé son rêve de gouverner par procuration. Et le voilà malmené sur les réseaux sociaux, voué aux gémonies par des blogueurs et laminé par des icônes du Nouveau départ.
La torture psychologique sévit dans le rang des vaincus du 20 mars. Peut-être même un traumatisme qui ruine l’existence de certains. Yayi, ancien chef de l’Etat, a juste besoin d’accepter la réalité et de vivre pleinement sa nouvelle situation. Seul Béninois à gagner une présidentielle avec le K.O, Yayi est déjà entré dans l’histoire. Il ne faut surtout pas noyer ce fabuleux destin dans un océan de plaintes saugrenues.

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Source: Sulpice Oscar GBAGUIDI (Quotidien Fraternité)



09/06/2016
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