24HEURESINFOS

24HEURESINFOS

Le port de Cotonou entre attaques de pirates et rejet de réformes d’assainissement

Port de Cotonou

Entre attaques de pirates et rejet de réformes d’assainissement

Avec des recettes évaluées à plus de 100 milliards francs CFA, soit plus de 40 pour cent des recettes nationales, le port de Cotonou végète depuis quelques jours entre des attaques de pirates au large de ses eaux et le rejet des réformes d’assainissement. Poumon de l’économie béninoise, le port génère les 80 à 85 pour cent des recettes douanières, a révélé son directeur général, l’ancien ministre Joseph Ahahanzo.

Cette performance pourrait ne plus être atteinte si rien n’est fat pour contrer les attaques récurrentes de navires par les pirates et les remous des acteurs de la plate-forme portuaire contre l’application du Programme de vérification des importations (PVI-nouvelle génération). Depuis quelque temps, les navires subissent des assauts répétés de pirates dans les eaux béninoises.

Bien qu’aucune statistique ne soit encore publiée sur le manque à gagner par l’économie, le port de Cotonou figure de plus en plus sur la liste rouge des endroits dangereux pour les investisseurs.

Au cours de cette année, une trentaine d’attaques ont été enregistrées sur les côtes béninoises.

Les forces navales ont réussi à tuer un pirate et incarcérer deux autres, alors qu’au Nigeria voisin, cinq pirates ont été arrêtés pendant la même période.

Plusieurs dizaines de navires quittent le port de Cotonou et d’autres transitent vers des ports voisins en raison de l’insécurité qui règne actuellement sur les côtes béninoises, a déploré le capitaine de frégate Maxime Ahoyo, en charge des forces navales béninoises.

Pour contrer ces assauts répétés de pirates, le président du Bénin, Boni Yayi, a sollicité l’aide des Nations Unies.

Il a également obtenu de son homologue nigérian, qu’une patrouille mixte des deux forces navales surveille leurs côtes communes.

Outre cette patrouille, une rencontre internationale sera organisée au sommet pour réfléchir sur la protection du Golfe de Guinée contre les assauts des pirates devenus très fréquents ces derniers temps.

Le Bénin est de plus en plus cité parmi les pays à haut risque avec pour conséquence l’augmentation des frais par les compagnies d’assurance.

Comme si cela ne suffisait pas, le port de Cotonou subit actuellement une crise née du rejet par les acteurs portuaires du PVI, destiné à instituer la transparence dans les importations et la fixation des taxes.

Deux responsables des transitaires, Bernard Ougoubiyi et Thomas Agbotounso, lors d’une sortie médiatique ont révélé les incohérences de ce programme et reconnu la nécessité de la reforme qui permettra de juguler la corruption.

Ils dénoncent l’étendue des prérogatives attribuées à la Société Benin Control de l’opérateur béninois Patrice Talon, chargée de sa mise en application et la flambée des prix déjà observée sur le terrain, du fait de l’augmentation des frais de douanes.

Cette sortie des deux transitaires donne lieu depuis quelques jours à une campagne médiatique du gouvernement dont les membres sont actuellement en tournée de sensibilisation sur le territoire national.

Pour le ministre des Finances et de l’Economie, Adidjatou Mathys, cette réforme s’explique par le besoin d’adapter les douanes béninoises aux normes modernes, et nécessite de « quitter les valeurs consensuelles et d’aller vers celles transactionnelles ».

Fixées jusque-là selon la volonté des importateurs, les taxes douanières à l’ère des nouvelles réformes seront désormais déterminées à leur valeur réelle.

« Les réformes annoncées en ce moment sont fondamentales. Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons tirer les profits immédiats. Moi je suis là pour le Bénin de demain. Je ne reculerai jamais. Mais je ferai tout pour que le dispositif en place profite au peuple béninois ici maintenant et demain », a déclaré le président Yayi.

« Plus rien n’ira indûment dans la poche des douaniers. Tout ce qui va dans les poches de ces douaniers indûment doit revenir dans les caisses de l’Etat », a-t-il ajouté.

« Les douaniers nous disent que nos importations tournent autour d’un milliard d’euros en un an. Les informations officielles qui nous parviennent de France nous disent que nos importations coûtent quatre milliards d’euros. Où se trouve la différence ? », a poursuivi le président béninois.

Sortie du premier magistrat du pays, fixation de prix de certains produits en conseil des ministres, installation de ligne verte pour signaler les abus, visites de vérification dans certains marchés, campagne médiatique, toutes les dispositions sont prises par les autorités pour convaincre les importateurs de mettre fin à la pénurie artificielle sur les produits de grande consommation.

Au niveau du port et des différentes frontières, des marchandises attendent depuis plusieurs jours d’être dédouanées.

Les importateurs jurent être dans l’incapacité de payer les taxes qui ont considérablement augmenté et sollicitent du chef de l’Etat, un moratoire pour la mise en œuvre effective des nouveaux tarifs et des ajustements sur certains produits que les populations acquièrent déjà à prix d’or.

En attendant que les deux parties accordent leurs violons, plusieurs opérateurs, pourtant habitués du port de Cotonou, regardent déjà du côté des ports voisins où « l’herbe serait plus verte », malgré l’application depuis plusieurs années (par ces voisins), desdites réformes.

Selon ses concepteurs, le PVI vise principalement la modernisation des opérations douanières nécessaires à la compétitivité du port de Cotonou.

Il s’articule autour des contrôles, des vérifications et des inspections des marchandises importées.

Sa mise en œuvre permettra de mettre fin aux tracasseries en tous genres qui donnent lieu à d’énormes faux frais et à la fraude fiscale.

Elle permettra aussi de soumettre à la vérification documentaire, les biens qui n’ont pas été inspectés avant l’embarquement en vue de la délivrance d’une attestation de vérification de poids et de quantité.

L’avantage précise-t-on, est la certification de la valeur des marchandises importées par voie maritime ou terrestre.

Reussir du 24/08/2011



24/08/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 61 autres membres