BENIN
CHERETE DE VIE AU BENIN
Les racines profondes du mal
Les prix de certains produits de premières nécessités ont augmenté sur le marché. Les populations se plaignent. L’Etat intervient pour atténuer les effets du mal. Mais progressivement, une confusion fait jour autour des causes de cette cherté, sur la réalité et les indicateurs pour quantifier la hausse des prix.
Faustin DJOUHOUNDE
« Le gouvernement du président Boni YAYI fait tout possible pour nous prendre tout ce que nous avons comme argent. Il augmente les prix. L’argent ne circule même pas », Voilà l’interprétation qui gagne de plus en plus l’opinion publique. Dans les marchés, aux bords des voies, même à la fontaine, les enfants, les bonnes dames, les vieux s’accordent selon eux sur ce minimum. Cette perception des causes de la hausse des prix des produits de grande consommation va grandissante de telle sorte que les personnes qui y sont hostiles au départ résignent d’être convaincues. Or, de sources officielles, cette explication du problème est fausse.
Les racines internes
A
Les vraies causes externes du problème
La grimpée vertigineuse des prix des vivres selon le conseil des ministres (fin Novembre 2007) est avant tout conjoncturelle c'est-à-dire l’inflation est importée. Ainsi la flambée des prix du baril de pétrole ayant dépassé la barre des 100 dollars en est une raison. La très forte utilisation des bioénergies qui se traduit par une demande croissante des céréales etc. Dans un tel contexte, les pays en voie de développement comme le nôtre, ayant des structures économiques sensibles aux fluctuations et dépendant de l’extérieur par le biais des importations (balance commerciale déficitaire) à l’avis de certains experts de la question, n’ont pas de choix.
Le paradoxe entre les chiffres et la réalité
Le taux d’inflation au Bénin est actuellement de 1,3%. C’est l’une des informations à nous donner par le Ministre du Développement, Pascal Iréné KOUKPAKI, lors d’une récente émission télévisée. C’est à croire que la situation n’est pas alarmante dans notre pays. D’ailleurs, depuis 2007 où le taux d’inflation était à 2%, le comité de crédit de la BCEAO (en fin d’année) classait le Bénin parmi les Etats de l’UEMOA ayant maîtrisé l’inflation puisque c’est un critère de convergence dans l’espace. Et pourtant le mal prend des proportions inquiétantes dans bien de secteurs au Bénin. Selon une enquête réalisée par l’INSAE en septembre passé, au niveau des postes « légumes frais » la hausse s’élevait à 32,01%), « pains » (+28,1%), « poissons et autres produits de la pêche séchés ou fumés, conservés » (+24,3%). Et ce sont ces derniers chiffres sectoriels appelés « Indices Harmonisés des Prix à
Une pierre jetée dans la mer
Des subventions accordées sur les produits depuis fin Novembre 2007. L’Etat béninois, plus que prévoyant, a pris ces mesures à coût de milliards pour alléger les souffrances des populations à en croire les propos du ministre du commerce Grégoire AKOFFODJI lors d’une de ses interventions pour faire respecter ces décisions. Plusieurs mois après cette décision, et les prix semblent être toujours au statu quo. Les détaillants et autres maillons de la chaîne de distribution des produits ont de la peine à exécuter la décision. Ceci, à un moment où les gouvernants de certains pays africains sont menacés par les tensions sociales autour du même problème.
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